Thérapie pour les troubles
cardiaques
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Cuba se trouve désormais parmi les rares pays capables de réaliser des greffes
de cellules du cœur.
PAR MARELYS VALENCIA, de « Granma international » La Havane. Cuba.
«La chirurgie de l’avenir, de la science
fiction». Tels étaient les titres des médias internationaux
quand ils abordaient les recherches sur la possibilité de greffer des cellules
sur le cœur. Une technique «de demain» allait entrer dans les mœurs. La
nouvelle nous arrivait de France en juin 2000. Il y a moins d’un mois que Cuba
a rejoint les rares pays capables d’appliquer cette technique thérapeutique de
pointe.
Aux yeux de nombreux scientifiques, c’est
la thérapie idéale. Les cellules souches ou stem cells, des cellules
indifférenciées capables de se diviser de manière illimitée, peuvent être
implantées dans n’importe quel organe afin de favoriser la restauration des
tissus endommagés. Ce type de cellules se trouvent dans le fœtus et les
zygotes, dans divers organes du corps humain, dans les tissus musculaires, dans
le cerveau et, – ce qui est nouveau – selon des recherches très récentes, elles
se trouveraient aussi dans le cœur.
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Celula madre extraida de Medula osea |
Les recherches sont encore en cours. Des
scientifiques estiment que le cœur est doté d’une certaine capacité de
régénération et qu’il existe un type de cellules, qu’on ne trouverait que dans
cet organe, dont le rôle consiste à garantir ce potentiel de prolifération. Or,
cela reste pour le moment une théorie sans effet sur le plan thérapeutique. Par
contre, la greffe de cellules souches, notamment de celles provenant de la
moelle osseuse et de la musculature lisse, est devenue, depuis quatre ans
maintenant, une réalité thérapeutique, même si ses résultats sont encore en
cours d’évaluation puisqu’on ne compte pour le moment que 150 interventions de ce
type dans le monde entier.
L’INTERVENTION
Le but étant d’améliorer la circulation du
sang à travers les artères, généralement affectées par un infarctus, une équipe
de chirurgiens ouvre le thorax du patient. C’est en profitant de cet acte
chirurgical indispensable que la greffe de cellules souches va avoir lieu.
Après avoir atteint le cœur, on soulève légèrement cet organe pour permettre au
chef de l’équipe d’injecter de petites doses de cellules souches dans la partie
affectée du muscle cardiaque – sa couleur blanchâtre ou jaunâtre la distingue
des tissus non touchés. Le cœur du patient reçoit ainsi de 20 à 25 piqûres d’un
demi-centimètre cube chacune, c'est-à-dire 200 milliards de cellules en tout.
L’intervention ayant commencé tôt le
matin, c’est vers midi que l’équipe de chirurgiens termine son travail. Tout
s’est bien passé mais, en vertu du protocole thérapeutique établi par
l’Association internationale d’aide biologique du cœur, il faudra attendre
trois mois pour savoir si le but de l’intervention a été atteint.
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El Dr. Varella, Premio Nobel tiene toda la razon al
simplificar sus criterios de la situacion actual en las
investigaciones en el mundo. |
À Cuba, les deux premières interventions
de ce type ont eu lieu récemment, fin février et pendant la deuxième semaine de
mars, sur trois patients ayant subi des infarctus sévères du myocarde. La
première a été réalisée sur le cœur arrêté, le patient étant branché à une
machine qui assure la circulation et l’oxygénation du sang à la place du muscle
cardiaque. Mais pour les deuxième et troisième interventions, l’équipe de
chirurgiens a préféré travailler sur le cœur «en marche».
Les noms de ces trois patients se trouvent
actuellement sur les registres de l’Association internationale d’aide
biologique cardiaque et Cuba est maintenant un des quatre pays de l’hémisphère
occidental qui utilisent déjà les cellules souches pour traiter une affection du
coeur. Les trois autres sont les États-Unis, l’Argentine et le Brésil.
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Dr. Hidalgo realiza Primer
Transplante de Stem Cell
Havana. Cuba /2004 |
Le docteur José Hidalgo, spécialiste de
second degré en chirurgie cardio-vasculaire, dirige l’équipe médicale de
l’Institut de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire qui a réalisé ces
trois interventions. Cet homme de 44 ans a passé la moitié de sa vie dans les
blocs opératoires, les salles de consultations, les salons de conférences et la
réalisation de recherches. C’est également le seul Cubain membre de
l’Association internationale d’aide biologique cardiaque, au sein de laquelle
il a été admis après avoir étudié la technique qui nous occupe dans des
institutions qui l’ont développée: les hôpitaux Broussais et Georges Pompidou,
à Paris, et le laboratoire du professeur Carpentier, également dans la capitale
française. Il a travaillé, depuis le début, avec un autre scientifique de
renom, le professeur Chachques, professeur et responsable de
recherches à l’université de Paris "Pierre-et-Marie-Curie".
À propos de ces institutions, il nous dit
que son équipe échange avec elles «beaucoup d’information sur les patients
que nous avons opérés ici et sur les cas qu’elles choisissent dans l’ensemble
de l’Union européenne. Ces échanges concernent aussi la spécialiste espagnole
Rendal, qui travaille en Galice, une biologiste prestigieuse; le docteur
Prosper, également en Espagne; ainsi que le professeur Trainini, pionnier de
l’application de cette technique en Argentine.»
DES CELLULES «SANS PERSONNALITÉ»
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Celulas extraides de medula osea tipo CD 34+
se emplean para formar difentes tejidos |
Le docteur Hidalgo aime bien recourir aux
images quand il s’agit de rendre sa science compréhensible. Quand il fait
allusion aux stem cells, au lieu de parler de «cellules
indifférenciées», il les identifie comme des cellules sans «personnalité».
C’est pour cela que les 200 milliards de cellules de ce type provenant de
moelle osseuse qui ont été injectés dans le cœur des trois patients récemment
opérés à La Havane doivent se transformer pour adopter les caractéristiques, ou
la «personnalité», de celles qui conforment les tissus cardiaques,
notamment leur capacité de se contracter.
«Dans
un premier temps, nous avons décidé d’utiliser ce procédé seulement dans les
cas des patients pour lesquels une intervention chirurgicale s’impose parce
qu’ils sont atteint d’une cardiopathie ischémique. C’est en profitant de la
réalisation de cet acte chirurgical indispensable que nous essayons d’aider le
cœur affecté en réalisant la greffe de cellules souches. L’acte chirurgical est
le moyen le plus utilisé et le plus sûr dans la mesure où nous injectons ces
cellules directement dans le myocarde. D’autres spécialistes les injectent en
passant par les artères coronaires.»
Il met l’accent sur le délai à observer
pour constater l’amélioration de l’état du patient. «Premièrement, les
greffons doivent se régénérer. Ensuite, ils doivent être capables d’adopter
l’activité électromécanique du cœur.
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Celulas iPS Adultas ( reprogramadas)
con funcion "polivalente". Al momento
de esta entrevista (2004) no existia este
avance invstigativo pero la ciencia
avanza sin dudas. |
»Ce que nous faisons à Cuba représente le
début d’un vaste projet de recherche, qui s’étendra probablement à d’autres
centres de chirurgie cardio-vasculaire. Nous avons la possibilité de réaliser
un nombre important d’interventions de ce type pour contribuer, en assurant le
suivi des résultats, à déterminer quelle est la stratégie la plus efficace pour
ce type de patients. A Cuba, nous avons commencé par un groupe de patients pour
lesquels l’acte chirurgical est indispensable. Il y en a pourtant d’autres qui
n’ont aucune option chirurgicale et cela pourrait être leur espoir».
Au niveau international, les équipes qui
ont réalisé ce type d’intervention suivent 10 ou 15 patients chacune et elles
ont pu constater une amélioration de la contractilité du coeur, au bout de
trois mois. Le nombre de patients par centres et par régions reste cependant
réduit.
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Galardonados con el NOBEL 2012.
Lo que si estabamos seguros es que
el premio Nobel de medicna seria
para las investigaciones con
Celulas Madre. Ellos representan a
todos los que creimos en esto. |
Grâce à la communication existant entre
les institutions qui en font partie dans l’ensemble du territoire national, le
système cubain de santé dispose des outils nécessaires et des conditions
idéales pour appliquer ce type de procédé thérapeutique. «Cette thérapie
fondée sur l’utilisation des cellules souches hématologiques n’est pas du tout
un procédé inconnu pour notre Institut d’hématologie dans le traitement
d’autres type d’affections. En réalité, on n’a fait qu’adopter cette technique
et l’adapter aux maladies cardio-vasculaires».
Au niveau mondial, on n’utilise pas
seulement les cellules souches provenant de la moelle osseuse. On utilise
aussi les myoblastes, qui proviennent de la fibre musculaire squelettique. Ce
sont des cellules que l’on cultive pendant un certain temps. Elles se
transforment ultérieurement en millions de myoblastes qu’il est possible
d’injecter aux patients, ajoute le docteur José Hidalgo.
Des
cellules provenant du cordon ombilical ont été utilisées aussi mais il y a
certaines contre-indications, même s’il n’a pas encore été possible d’aboutir
aux conclusions définitives. Premièrement, l’utilisation de cellules provenant
d’un organisme autre que celui du patient provoque un phénomène de rejet et il
faut donc avoir recours aux drogues qui atténuent cette réaction de
l’organisme. En plus, il a aussi une question d’éthique puisque de nombreux
gouvernements et institutions sont opposés à l’utilisation d’embryons dans la
pratique de la thérapie cellulaire, comme dans le cas du clonage.